Eastern Bloc

Salon : Data 2012 - 2013




24 avril 2013
SALON : DATA IV

MICHAEL PALUMBO / RISA DICKENS
COMMISSAIRE INVITÉ: JAMES FINNERTY



Michael Palumbo présente « CrossTalk », une performance électroacoustique dans laquelle les spectateurs interagissent avec deux chanteurs à travers un instrument augmenté, développé avec le logiciel de programmation visuel PureData. Cet instrument analyse le signal des interprètes et l’applique au contrôle de paramètres de traitement du signal en temps-réel. Il agit comme une extension de l’usage des technologies qui extractent de l’information musicale pour contrôler les actions et le traitement du signal. « CrossTalk » applique les données de contrôle à l’interprète opposé. De cette façon, chaque chanteur est à la fois interprète et manipulateur du signal de l’autre. Cette interaction multidimensionnelle entre les interprètes et les spectateurs propose un questionnement sur la nature de l’interprète, de l’instrument et du contrôleur.

Risa Dickens présente « Pass On », un travail en cours interdisciplinaire qui allie des éléments de broderie, des arts textiles et des illustrations sur des poupées russes, des motifs de codes QR, et de la performance en temps-réel. La performance inclut de la musique et de la narration : le narrateur et les musiciens se situent dans un espace habité par les poupées illustrées et des mannequins de couturière brodés, assis sur des tables recouvertes d’un textile portant un motif de codes QR. Ces derniers sont liés à un site web contenant des fichiers numériques. Les fichiers accédés via les codes QR incluent des extraits audio d’entrevues avec des membres de la famille de l’artiste, des vieilles photos de famille, ainsi que des chansons. Dans ces fichiers et lors de la performance, une histoire se forme portant sur la famille de l’artiste : la grand-mère de Dickens qui était enfant soldat dans la résistance Danoise pendant la deuxième guerre mondiale; sa grande-tante née sourde et envoyée dans une institution psychiatrique à l’âge de 5 ans; sa mère qui travaille auprès des familles de gens en psychose. Cette oeuvre traite de la santé mentale et de la formation d’identité, des choses que nous portons en nous, et des choses que nous transmettons à nos enfants.

www.risadickens.com


Le commissaire invité James Finnerty a choisi de présenter le travail de deux artistes qui incorporent la voix comme composante primaire dans leurs oeuvres. Leurs usages individuels de ce modèle électroacoustique fondamental rejoint deux bouts d'un spectre similaire; une de ces oeuvres accorde une importance sur le texte en tant que porteur d'éléments narratifs, pendant que l'autre se concentre sur la morphologie des timbres de la voix à l'intérieur d'un système numérique.

www.jamesfinnerty.ca





27 Mars 2013
SALON : DATA III

ENSEMBLE ALLOGÈNE / BENJAMIN J. ALLARD & MAXIMILIEN BIANCHI


"Solo", une performance de trois oeuvres donnée par l'ensemble Allogène, explore la façon dont un individu s’approprie l’espace qu’il habite. Dans son film Soundwalk, Andrés Salas explore l’environnement sonore de Vancouver à travers les oreilles de la compositrice canado-allemande Hildegard Westerkamp (1946). Andrés y redécouvre les endroits où Westerkamp a enregistré, il y a quarante ans, ses soundwalks et y superpose des images contemporaines de la ville Vancouver. On y entend également la voix de Westerkamp elle-même, enregistrée en conversation avec Andrés. Pour "I’m sitting in a room" d’Alvin Lucier, Daniel Añez enregistrera sa propre voix. Il fera ensuite jouer cet enregistrement dans la pièce et l’enregistrera. Ce processus sera repris en boucle. Suite à chaque enregistrement, la clarté de la voix se perdra et les fréquences résonnantes naturelles de la salle seront de plus en plus présentes jusqu’à ce qu’on n’entende plus qu’elles et le rythme du texte original. Finalement, dans [n] de Daniel Leguizamón, Émilie Girard-Charest jouera du violoncelle cinq fois en même temps : quatre fois ont été préenregistrées sur vidéo et une fois se déroulera en direct. Structuré à partir de canevas d’improvisation ayant une forme fixe, [n] consiste en une série d’activités, certaines étant sonores et d’autres non, choisies par la soliste. Dans cette pièce, Leguizamón explore la relation qu’entretient la soliste avec son environnement, le passage du temps, ses goûts ainsi que les liens entre ces différents éléments.

"16/11/11 - 27/03/13", de Benjamin J. Allard et Maximilien Bianchi, est une œuvre interactive recherchant dans le passé des technologies de communication quelque chose sur le rapport entre l'homme et ses archives. Le but dans cette œuvre est de faire cohabiter le bagage culturel de trois technologies du son : la radio, le téléphone et la bande magnétique.Pour ce faire, les artistes utilisent la rhétorique du laboratoire : ainsi le spectateur devient archéologue et reconstitue sa propre histoire des technologies présentées. Laissant l'interprétation de l'œuvre au spectateur, Allard et Bianchi veulent ouvrir la voie à une réarticulation de ses connaissances afin d'explorer son lien affectif à ces technologies. Ce processus fut motivé par une attitude anti-humaniste, visant à réduire la place qu'habituellement l'homme prend dans ses représentations. Les artistes croient en effet que notre histoire ne soit pas uniquement influencée par des actions humaines et ils désirent comprendre l'importance de l'impact technologique dans la culture. C'est pourquoi ils donnerons à chaque technologie une voix qui lui sera propre pour entrer en dialogue avec le spectateur.





28 novembre 2012
SALON : DATA II

ALEXANDRE LAROSE / PAUL RAPHAËL & FÉLIX LAJEUNESSE

"Aller/Retour" d'Alexandre Larose est une installation cinématographique ainsi qu'une performance, dans laquelle Larose active successivement quatre projecteurs 16mm. Étant donné que les quatre machines ne débitent pas la pellicule au rythme exact de 24 images par seconde, Larose doit occasionnellement arrêter un des quatre projecteurs afin de maintenir la tension nécessaire dans la boucle. La séquence visuelle, créée en collaboration avec Heather Reilly Reid, est générée en surimprimant, directement à l'intérieur de la caméra, les trajectoires circulaires d'un cycliste sur le belvédère Kondiaronk du Mont-Royal. Afin de simuler le mouvement continuel du cycliste et de fermer la boucle du film, Larose a imprimé optiquement la séquence photographiée pour ainsi générer un fondu lorsque le cycliste achève son trajet. La performance se termine lorsque Larose éteint chacun des projecteurs, l'un après l'autre.

"Kobe" de Paul Raphaël et Félix Lajeunesse est une vidéo en 3D, filmée lors d'un séjour d'une vingtaine de jours à Igloolik et ses environs. Le sujet principal de la vidéo est un jeune garçon Inuit et sa vie quotidienne. La vidéo suit Kobe lorsqu'il joue avec ses amis, à la chasse, préparant de la nourriture, etc. Le montage est composé d'une série d'une quarantaine de prises de longue durée (entre 30 secondes et 2 minutes), sans aucun mouvement de la caméra. Les séquences sont arrangées de façon chronologique. Par contre l'effet narratif ne deviet évident que lorsqu'on regarde le film pendant longtemps.

www.felixandpaul.com


Pour ce deuxième Salon : Data de la saison 2012-1, les installation seront aussi présentées spécialement les 29 et 30 novembre, de 12h à 17h, aifn de coïncider avec le colloque « Looking through time: temporality and presence effects in recent moving image arts », se déroulant le 30 novembre 2012 à l'Université McGill et organisé par le Laboratoire de recherche sur l’Image en Mouvement (MIRL) de McGill. Le sujet est plus précisément sur la temporalité, la présence et les images en mouvement, c’est à dire, sur l’expérience subjective du temps et sur l’impact des images en mouvement sur l’expérience visuelle du spectateur. L’objectif de « Looking through time » est de consolider les recherches sur la temporalité et l’image en mouvement, de nouveaux diplômés de plusieurs départements en Sciences humaines, et de créer un dialogue entre ces recherches et des travaux d’artistes émergents locaux.





26 Septembre 2012
SALON : DATA I

EMMANUEL LAGRANGE-PAQUET

Pour le premier Salon : data de la saison 2012 - 2013, Emmanuel Lagrange-Paquet présente "Hack & Slash", un portrait de l’historique de notre relation avec l'interface du jeu vidéo. Cette jeune industrie nous propose, la plupart du temps, de participer à des mondes fictionnels mythologiques et/ou historiques, au réalisme visuel toujours croissant. Que ce soit par exemple, à travers la reconstitution du débarquement de Normandie (Call Of Duty, 2005) ou les feux de la destruction de l’Olympe (God Of War 2, 2007), les jeux vidéos nous font prendre une place active dans des évènements à forte teneur symbolique. Dans cet ordre d’idée, Lagrange-Paquet veut dénuder cette expérience interactive de la représentation tridimensionnelle dans laquelle le spectateur se projette, en ne lui montrant que ce qui lui a permis d’entrer en interaction avec elle - les boutons sur lesquels il a dû appuyer et l’interface de jeu – et en ne conservant que son référent historique à guise de titre.

La pratique artistique d'Emmanuel Lagrange-Paquet se développe au croisement de disciplines telles que la vidéo, l’image numérique, les procédés d’impression et l'installation. Plus particulièrement, son travail se tourne vers les problématiques suivantes : l’appropriation du patrimoine mythologique au cinéma, l'esthétique des interactions humains-ordinateurs et le technologique comme nouvelle expression de la pensée magique. Artiste québécois, le travail de Lagrange-Paquet a été présenté, entre autres, dans le cadre de la Biennale Internationale d’Art Numérique de Montréal à l’exposition Variances à la Maison de la Culture Frontenac et durant la Nuit Blanche de Montréal dans le cadre de Vitrines, projet dans l’espace public sur le boulevard Saint Laurent. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l'Université du Québec à Montréal (2008), un diplôme d'études supérieures en design numérique à l'Université Concordia (2010) et il poursuit présentement sa maîtrise à l'UQÀM.

Emmanuel Lagrange-Paquet tient à remercier Samuel St-Aubin, Nicolas Chausseau & Grégory Chatonsky. "Hack & Slash" a été soutenu par Capture - CRSH.

www.vimeo.com/eeelllppp