Eastern Bloc

Expositions 2015 - 2016





24 septembre - 14 octobre 2015
BPLTC I: CONTRÔLE CELLULAIRE

Vernissage: 24 septembre, 18h
Discussion avec SubRosa : 26 septembre, 14h - 15h
Visite guidée de l'exposition : 27 septembre, 14h - 15h
Heures d'ouverture: mardi - dimanche, 12h - 17h

HEATHER DEWEY-HAGBORG / SUBROSA / VERENA FRIEDRICH


Eastern Bloc ouvre le premier volet d’un cycle complet d’expositions et activités 2015-2016, BPLTC, selon la thématique générale des biopolitiques. Le cycle se décline en 3 volets, Contrôle cellulaire, Contrôle identitaire et Contrôle alimentaire. Le développement des technologies informatiques et numériques permet aujourd’hui d’établir des contrôles importants sur les activités humaines, répondant à des intérêts financiers, corporatifs et politiques majeurs, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Les avancées de la recherche et ses applications technologiques soulèvent des questions complexes et centrales à la collectivité, au coeur des principaux enjeux de pouvoir actuels. Aujourd’hui, de nombreux artistes en arts médiatiques et numériques intègrent ces questionnements dans leurs œuvres.



CONTRÔLE CELLULAIRE : 24 septembre - 14 octobre 2015

Contrôle cellulaire aborde le thème du contrôle cellulaire et la manière dont l'être humain tend à prendre le dessus sur des activités de création et de (re)production censées être exclusives aux organismes naturels. Ces activités de contrôle, bien souvent controversées et accusées d’être anti- ou contre-naturelles, explorent ces manipulations scientifiques, génétiques et biologiques qui, à l'ère numérique, sont considérablement facilitées par les connaissances de ces différents domaines de recherches, mais aussi par les outils technologiques. Les expériences de contrôle cellulaire ou les manipulations génétiques sont aujourd'hui monnaie courante, à tel point que l'on n'y prête plus que rarement attention. Pourtant, celles-ci méritent qu'on s'y attarde, car elles traitent d'un sujet hautement sensible qui est au cœur d'investigations ayant cours depuis de nombreuses années.



Invisible (Heather Dewey-Hagborg) est une installation qui se penche sur le constat d’une surveillance biologique qui s'évertue à utiliser notre identité biologique la plus fondamentale, à savoir notre ADN, comme moyen d'analyse, de contrôle, et de dépistage, réduisant ainsi notre corps à un simple ensemble de données et portant atteinte aux libertés individuelles. Notre droit le plus fondamental commence pourtant par l'assurance de notre propriété sur notre propre corps et par la possibilité d'être en contrôle constant du partage de nos informations. L'artiste Heather Dewey-Hagborg a ainsi créé un duo de vaporisateurs, Erase et Replace, qui permettent d'effacer les traces corporelles oubliées dans les lieux publics.

Heather Dewey-Hagborg (New York, États-Unis) est une artiste pluridisciplinaire et éducatrice qui s'intéresse à l'art en terme de recherche et de réflexion critique. Heather a présenté ses oeuvres à l'international dans divers lieux et événements tels que la Poland Mediations Biennale, Ars Electronica, le Centre de Cultura Contemporania de Barcelona, la Science Gallery de Dublin, le PS1 MOMA, le New Museum et l'Eyebeam Art et le Technology Center à New York. Son travail a été fréquemment présenté dans les médias, du New York Times à la BBC, en passant par TED ou encore Wired.

www.deweyhagborg.com


Cellular Performance (Verena Friedrich) questionne le langage publicitaire des industries de produits de soins. Il s'intéresse particulièrement au nom des soi-disant "cosméceutiques", une classe de produits qui revendique des bienfaits pharmaceutiques. Cellular Performance oeuvre d'après cette terminologie et l'applique directement au produit physiologique auquel il se réfère : les cellules de la peau ont été manipulées pour former des mots qui réincarnent la promesse langagière des industries cosméceutiques. Les lignées cellulaires sélectionnées de peau sont ensuite mises en culture. L'aboutissement éphémère de ce processus est enregistré au moyen d'imagerie cellulaire et de microscopie rendue en accéléré. Les moments de stabilisation réussie sont rapidement suivis par le désordre et la dégradation...

Verena Friedrich (Cologne, Allemagne) est une artiste pluridisciplinaire, travaillant en installations, avec la vidéo, le son et la biologie. Outre la création d'oeuvres dans lesquelles les médias organiques et électroniques interagissent, elle s'intéresse aux interactions directes entre les scientifiques et ingénieurs et le travail de la pratique dans les laboratoires bioscientifiques. Ces dernières années, elle était en résidence au “SymbioticA – Centre of Excellence in Biological Arts” de Perth en Australia ainsi qu'au Max Planck Institute for Biology of Ageing de Cologne en Allemagne. Verena Friedrich a étudié à l'Offenbach University of Art and Design, l'Academy of Fine Arts de Vienne et à l'Academy of Media Arts de Cologne. Ses projets ont été présentés à l'international et ont reçu l'International Media Award for Science and Art du ZKM de Karlsruhe, une mention spéciale dans le VIDA 13.2 Art and Artificial Life Awards, le Young Artists Award of the State of North-Rhine Westphalia et une mention honorifique pour le Prix Ars Electronica 2015.

www.heavythinking.org


L'installation - et son site web correspondant - Cell Track: Mapping the Appropriation of Life Materials (SubRosa) repositionnent la privatisation des génomes, qu'ils soient humains, animaliers et végétaux, au coeur de l'histoire des pratiques eugéniques. L’œuvre attire l'attention sur la séparation grandissante entre le corps qui produit des matériaux biologiques, et les "produits" pharmaceutiques qui en sont dérivés. Les matières biologiques liées à la maternité en particulier - telles que les oeufs, le placenta, les foetus, et le sang des cordons ombilicaux - sont devenues des "matières premières" de valeur pour la technologie des cellules souches. Ce phénomène a ouvert la voie aux corporations pour tirer profit de la manipulation et du contrôle de la vie - en brevetant et licenciant des séquences ADN existantes, et en concevant de nouveaux "produits" biologiques.

SubRosa (Pittsburgh, États-Unis) est une cellule (cyber)féministe toujours en mouvance de chercheurs/euses qui s'attachent à combiner l'art, l'activisme social et la politique afin d'explorer et de critiquer le croisement d'informations et de biotechnologies avec le corps, la vie et le travail des femmes. Le nom de SubRosa est en honneur aux pionnières féministes dans le domaine des arts, de l'activisme, des sciences et de la politique : Rosa Bonheur, Rosa Luxemburg, Rosie the Riveter, Rosa Parks et Rosie Franklin. Depuis sa fondation en 1998, SubRosa a développé une pratique artistique située, pluridisciplinaire, performative, et discursive qui lutte pour créer un environnement ouvert où les participants s'engagent avec les objets, les textes, les technologies numériques, les expériences d'apprentissage critique en interagissant entre eux et avec les artistes. Ils rendent ainsi visibles les interconnexions entre technologie, genre, différence ; féminisme et capital global ; nouvelles biotechnologies médicales et santé des femmes ; conditions de travail et de reproduction modifiées à l'intérieur du système.

www.cyberfeminism.net