16 Janvier – 12 Février 2014
TRAILMIX
Vernissage: 16 janvier, 18h
Heures d'ouverture: mardi - dimanche, 12h - 17h
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ALICE JARRY & CHRISTIAN PELLETIER / ANDREA CAMPBELL / JAN HOSTETTLER
La pratique du dessin et la question de la représentation qui lui est intrinsèquement associée possèdent un solide héritage en tant qu’objets d’investigations artistiques et académiques. Le dessin à titre d’objet que l’on consomme et diffuse est investit de valeurs sociales, politiques et économiques. Ces questions ont été largement étudiées par le passé, mais avant tout appliquées à des pratiques traditionnelles du dessin, sur des supports bidimensionnels tels que le papier ou la toile. Aujourd’hui, Eastern Bloc fait la curation d’une exposition collective qui explore la pratique du dessin dans la société actuelle et la confronte à l’utilisation de nouveaux procédés technologiques et médias numériques novateurs.
Les trois œuvres de cette exposition recourent à des plateformes et pratiques qui sont habituellement reléguées au domaine du numérique (serveurs Web, Google Maps, interactions en ligne, « hacking ») et les font dialoguer avec des médiums et stratégies artistiques plus classiques (objets trouvés, craie, sérigraphie). Au travers des accumulations, combinaisons, répétitions, c’est toute une mémoire aux dimensions multipliées qui se crée, avec ses révélations, mais aussi ses parts d’ombre et d’oubli. Identités, impressions, et actions, ne sont pas seulement retranscrits et conservés tels quels avec les outils numériques ; ils sont rendus abstraits, subissent une distorsion, et sont en perpétuelle transformation, entre passé et présent sans cesse renouvelés. Le mécanique se fait représentatif de l’organique, insérant l’incertitude dans son processus.
La subjectivité de l’artiste se déploie dans un espace spatiotemporel élargi et rencontre celle du spectateur, qui se trouve entièrement impliqué, lui aussi, dans l’acte créateur. L’artiste est absent, mais, en intervenant dans l’espace de la galerie, se fait plus présent que jamais au sein de l’expérience aux côtés du spectateur, dont la présence active est également accrue, comme une hyper-rencontre in situ, et, in fine, un relevé d’empreintes collectif mouvant.
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19 septembre - 16 octobre 2013
*~._.:*jEnNiFeR X JeNniFeR*:.~*
Vernissage: 19 septembre, 18h
Heures d'ouverture: mardi - dimanche, 12h - 17h
Discussion modérée avec les artistes : 21 septembre, 16h - 18h
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Jennifer Chan / Jennifer Cherniack
*~._.:*jEnNiFeR X JeNniFeR*:.~* est une exposition qui présente le travail récent des artistes émergentes canadiennes Jennifer Chan et Jennifer Cherniack. L’ensemble de leurs œuvres illustre un phénomène récent dans la culture numérique: une appréciation sans limite du début des années 90, une période où les médias de communication étaient radicalement réinventés et la société moderne complètement transformée par l’Internet.
Alors que l’enthousiasme post-Internet nous suggère une réinterprétation nostalgique de la décennie du modem téléphonique (pensez au début des effets de Photoshop, aux couleurs fluos, chromées et brillantes), les travaux de Chan et Cherniak fouillent dans les tropes culturels qui ont alimenté les premiers jours du Web. Les travaux présentés dans l’exposition confrontent le spectateur avec les mécanismes à l’œuvre derrière la production d’images sur Internet. Le type de stratégies commerciales (pensez à Google), d’autoportraits photographiques (pensez aux « selfies »), l’utilisation des réseaux sociaux par les ados (pensez à Instagram), et les mélodrames de bas étages (pensez aux mèmes de célébrités) auxquels nous sommes devenus indifférents, traversent de part en part les travaux de Chan et Cherniack.
En surface, leur travail reproduit l’esthétique de la culture pop et de la publicité ; pourtant, leurs vidéos, performances, textiles et projets textuels construisent une critique subtile des stratégies de communication en ligne hétéro-normatives et aux implications plus larges des genres sur le Web. De la messagerie instantanée à ses débuts (ex : ICQ) aux sites actuels de clavardage utilisant la webcam (ex : Chatroulette), notre socialisation en ligne est atténuée par une commercialisation de masse des fantasmes d’adolescents – une vie constituée de rencontres, de magasinage et de fêtes – tout ceci dans un effort d’attirer le sexe opposé. Alors même que la cible de la jeune adolescente – sous la forme d’une fervente consommatrice – représente une portion significative du pouvoir d’achat sur Internet, rarement la jeune femme est présentée comme productrice de contenu.
L’exposition *~._.:*jEnNiFeR X JeNniFeR*:.~ ne tente pas de concilier la question de la représentation de genres distordue présente sur (et à travers) le Web . À travers les œuvres de Chan et Cherniack, l’exposition essaie de naviguer dans l’épaisse brume de nos interactions sociales réifiées, et de découvrir les stratégies qui défient les structures capitalistes colonisant nos vies intimes et privées.
L'exposition est également présentée dans la cadre du Festival du Nouveau Cinéma - FNC Lab.
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