31 janvier - 27 février 2013
Pigeon Voyageur
Vernissage : 7 février, 18h
Discussion avec l'artiste Zeesy Powers : 27 février, 19h
|
Zeesy Powers / Dominic Gagnon
« Pigeon Voyageur » est une exposition de groupe qui cherche à explorer la manière dont les idées et les actions circulent. Deux projets seront présentés : « Subjects » par Zeesy Powers et « Society's Space » par Dominic Gagnon. Plus précisément, ces projets étudient les notions de contamination et de pouvoir de persuasion du langage visuel et parlé. « Pigeon Voyageur » traite des constructions sociales inhérentes des activités virales et de la façon dont les idées elles-mêmes peuvent le devenir.
Alors que les pratiques de Powers et de Gagnon sont radicalement différentes, leurs travaux font écho l’un à l'autre sur le plan de la thématique dominante. Malgré un usage commun de la technologie vernaculaire - techniques ‘maison’ de montage vidéo, échantillonnage de vidéos sur Internet, collage sonore et remixe -, ils abordent leurs sujets - de nature sociale et personnelle - à partir d'une trame distincte de références. L'oeuvre de Powers utilise les méthodes et l'esthétique de la télé-réalité documentaire afin d'examiner la manière et la raison pour laquelle nous nous construisons une narration personnelle lorsque nous faisons face au grand public. Les personnes interrogées parlent dans leur langue maternelle à propos de compréhension, de mauvaise traduction et d'adaptation, en explorant efficacement (ou inefficacement) le contraste entre ce que nous disons et comment cela est interprété. De son côté, l'oeuvre de Gagnon, une installation audiovisuelle et un remake du film de Guy Debord « La Société du Spectacle » de 1973, utilise la vidéo Youtube de ce film en tant que matériau. L'utilisation simultanée de la vidéo permet de révéler Internet en tant qu'espace moderne et convergent de consommation des médias.
Dans les deux travaux, une tentative pour exposer l’intertextualité à travers les pratiques de la création de vidéo dans l’ère numérique est mise en jeu. Powers et Gagnon font usage de références en strates pour traiter de sujets actuels de nature sociale, économique et culturelle. La nature fragmentée du travail de Gagnon aux côtés du mini univers socialisé, créé par Powers, séduisent et défient le spectateur. En situant à la fois le travail des artistes à l’intersection de la vidéo vernaculaire, des politiques d’intervention et de l’art du web, « Pigeon Voyageur » fournit un aperçu précieux de l’idée de contamination comprise sur un plan psychosocial.
|
|
Lucas Abela, Thomas Bégin, Peter Blasser, Peter Flemming, Gambletron, Jean-Pierre Gauthier, Jeremy Gordaneer, Darsha Hewitt, Yann Leguay, Maxime de la Rochefoucauld, Keiko Uenishi
Eastern Bloc, en collaboration avec le festival Suoni per il popolo, présente Objet Inusité, une rencontre internationale orientée sur l'art audio - la performance et l'installation - utilisant l'objet comme interface, avec un regard particulier sur les objets inusités et la matière résiduelle. L'événement comprendra trois soirées de performance, et des ateliers et conférences le jour. Une quinzaine d'artistes et de curateurs locaux et internationaux auront l'objectif d'explorer, collectivement, les aspects audio/visuels de l'art sonore à travers des pratiques ne faisant pas appel à l'écran et à travers une programmation axée sur l'expérimentation, le dialogue, l'exploration, la participation et les pratiques in situ.
Cet événement explore comment les objets, empreints d'une certaine identité, peuvent être activés par leurs utilisateurs afin de prendre vie dans un contexte performatif ou installatif. Les projets artistiques présentés explorent les caractéristiques physiques des objets et les rendent perceptibles. Ils dévoilent une matérialisation accidentelle d’une certaine identité cachée de ceux-ci. Objet inusité s’intéresse à la manière dont les objets peuvent prendre une signification culturelle, et en quoi celle-ci peut-être réinterprétée et réappropriée dans un contexte artistique et sonore.
Programme complet d'Objet Inusité
Billets : $10 par soirée de performance ou soirée de clôture
Installations : entrée gratuite
Ateliers : Tarifs variés
|
|
Craig Fahner
Import / Export est la première exposition solo majeure de Craig Fahner. Les travaux, présentées parlent de sa volonté de quantifier et de qualifier un échange émotionnel. À l'origine, il s'agit d'un échange d'énergie, et l'interprétation de Craig à propos de cette interaction objectivée se traduit par une ré-imagination de la manière dont la technologie est expérimentée. Plus précisément, son travail est une exploration de la façon dont la perception auditive et sensorielle du spectateur est influencée vis-à-vis d'une réinterprétation de l'instrument de musique.
Les mots « importation » et « exportation » évoquent la notion de commerce, des marchandises qui franchissent les frontières. Cependant, au-delà du simple échange de marchandises, « Import » et « Export » évoquent un sentiment de mouvement, d'informations qui sont échangées et de flux de données immatérielles qui se déplacent. Le travail de Fahner réussit à relier la nature immatérielle d'un échange affectif à celle d'une expérience viscérale. Ensemble, les quatre œuvres présentées dans Import / Export révèlent les aspects quantifiables embarqués dans un échange – affectif ou viscérale – ainsi que la marchandisation de l'interaction homme-machine.
Alternator est une distillation performative d’énergie. En utilisant des dispositifs faits maison qui convertissent la vibration en courant électrique, Fahner a mis en banque des gestes performatifs de diverses durées dans des batteries. Chaque batterie contient une procédure viscérale différente – jouer de la batterie, rouler à vélo au-dessus d’un nid-de-poule, se jeter contre un mur – tel qu’indiqué par les étiquettes sur les batteries. La quantité d’électricité que ces gestes créent est relativement petite ; pourtant leur signification émotionnelle est grande. C’est l'espoir de Fahner que ces objets vont d’une certaine manière contenir l’esprit des actions qui les ont produits, et que l’utilisation de cette énergie facilitera le transfert de cet esprit.
|
|
Anonymous Apparatus
Le Département des Nuisances Publiques (D.N.P.) est une expérience de création collective et d’interventions publiques politisées impliquant un processus de documentation expérimental. Initié en 2011, D.N.P. doit son apparition à une démarche d’exploration visant l’interruption de nos comportements habituels dans l’espace public et les limites de l’espace personnel et ce, à travers l’emploi de pratiques artistiques marquées par l’intervention et la documentation. Cette année, les artistes du D.N.P ont créé un appareillage, Anonymous Apparatus, permettant à son utilisateur d’occasionner les conditions d’anonymat dans la sphère publique. Outil à double tranchant, l'identité de celui-ci acquiert son statut de privée, grâce à une capture vidéo diffusée à l’intérieur du dispositif, mais cette recherche de perte d’identité relatif au dividu à l’intérieur d’un contexte collectif et social a pour effet d'attirer le regard (sans mentionner le mécontentement) et générer le malaise d’être confronté à cette nature d’inquiétante étrangeté relié à la négation de la “persona”. L’usager est donc ici anonyme mais loin d’être incognito. Le dispositif a été conçu comme outil pouvant être utilisé par n'importe quel individu afin d'explorer l’anonymat public, inhérent à l'Internet, dans un contexte de vie quotidienne. Le projet est accompagné d'un site web, Constitution Pro, hébergé sur le “Deep Web” qui permet à l'usager de détailler un idéal de droits et de valeurs à travers une constitution personnelle, qu’ils pourront incarner au cours de leur utilisation de l'appareil. Chaque élément est ensuite partagé en tant qu'option pour les utilisateurs et visualisé à travers un réseau de relations entre les idéaux de chaque utilisateur, relatif à un contexte politique, les conflits sociaux qui en découlent, leur rupture envers le contrat social ou sa redéfinition.
Ces deux oeuvres enclenchent donc une mine d'idées relatives à l'art, la technologie, la surveillance, la sousveillance et la politique d'auto-déterminance.
|
|
|